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Les Potes à Tatave

Les Potes à Tatave
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20 octobre 2009

Le Cercle des poètes disparus

Tatave avait la fibre nostalgique.

Contrairement à beaucoup de gens, qui en vieillissant, tournent les pages de leur passé et cherchent à se débarrasser des vestiges de leurs vies antérieures, lui, il conservait tout : les vêtements, les bouquins, les disques, et une multitude de bibelots, gadgets, objets divers, témoignant d’époques à jamais révolues.

Pourtant, Tatave affirmait en permanence son besoin d’exister là, maintenant, au présent.

Sa vie tenait sur un parfait équilibre entre ses responsabilités professionnelles de la journée, ses potes d’apéro du soir, ses potes de vélo du week-end, ses amourettes furtives des nuits trop arrosées et la famille pour ce qui lui restait de temps.

Il faisait partie de ces gens qui écoutent France Inter en se rasant le matin, qui lisent Libé dans les transports en commun, qui surfent quotidiennement sur les sites internet des grands quotidiens, et il avait atteint ce stade où il pouvait émettre un avis éclairé sur n’importe quel sujet de société qu’il soit politique, médical, sportif ou culturel.

D’ailleurs, il était fort attaché à l’entretien de son bagage intellectuel, sortant beaucoup, visionnant des films d’auteur, lisant des ouvrages d’historiens, de psychiatres et de sociologues et se tenant au courant de l’actualité musicale via Télérama et les émissions de Guillaume Durand.

Pour se rassurer, il avait besoin de certitudes, aucune question ne devait rester sans réponse, à défaut il avait la foi, foi dans la vérité officielle sur les évènements du 11 septembre, foi dans l’innocence de De Villepin, foi dans les chances de voir la gauche revenir aux affaires dans le pays….

Mais la conscience du temps qui passe, l’obsession d’écrire sa vie comme un livre, le besoin de justifier la cohérence entre ses actes passés et présent, l’amenaient à se retourner sans cesse sur le passé et l’idéaliser.

Cela lui avait permis de conserver des liens avec beaucoup de personnes, certaines n’ayant fait que croiser son chemin, et d’être reconnu de tous pour sa fidélité dans ses amitiés.

En cela il se rapprochait du Président Mitterrand resté proche de Bousquet malgré des divergences importantes de parcours, d’idées, d’actes et de comportement.

Quelquefois, il ressortait l’album de photos dans lequel, il avait conservé des images qui ranimaient les souvenirs des vieux potes qui feuilletaient l’ouvrage. Ils se revoyaient imberbes au lycée avec leur sourire idiot de jeunes puceaux arrogants, ou bien avec les cheveux pendant sur les épaules, une tunique afghane sur le dos, en train de tirer sur un de leurs premiers pétards.

Ça leur filait un choc, au regard de ce qu’ils étaient devenus aujourd’hui, chauves, grisonnants, ridés et bedonnants.


Mais en général, il était plus soft. Il se contentait de passer quelques vinyles qui évoquaient tout de suite une flambée de souvenirs chez les auditeurs, témoins de cette époque,  mais chacun était libre de son interprétation, citant tel ou tel évènement heureux, occultant les passages pénibles ou douloureux, ce qui donnait à tous le sentiment que c’était mieux avant….


Tatave était arrivé à un âge où l’on a perdu certains de ses amis, partis pour l’éternité.


Ce jeu des souvenirs était périlleux, tant il comptait de fantômes, et dans le genre, la consultation de l’album photo était incontestablement l’acte le plus dérangeant. Mais qu’importe, Tatave était un stakhanoviste dans son genre.


Son nouveau truc, c’était de recontacter les filles du lycée, des ex ou simplement des camarades.

Nous avons tous tendance à idéaliser notre période adolescente, celle de nos premiers émois, quand on veut mourir d’amour pour la petite rousse de la seconde B2 ou qu’on est prêt à fuguer de la maison familiale avec la grande brune que l’on voit passer tous les matins sous la fenêtre à 7h30 le matin. La promiscuité soudaine dans laquelle on s’était retrouvé projeté en arrivant au lycée, ne nous avait pourtant pas permis de satisfaire nos fantasmes. Contrairement aux idées reçues, l’époque prêtait plus au romantisme et aux sentiments qu’aux coucheries sans tendresse des jeunes d’aujourd’hui.

Nous conservons le souvenir de princesses, rayonnantes de grâce et de beauté, souriant à la vie dans une époque baignant dans l’optimisme.


Méthodiquement, Tatave s’acharnait à détruire le mythe.


Il menait sa traque sur Internet, sûr que son charme actuel n’affecterait en rien le souvenir du jeune rebelle qu’il avait laissé derrière lui.


Le problème, c’est que la vie n’a pas été aussi généreuse pour tout le monde.


La petite rousse aux yeux verts pouvait maintenant peser 120 kilos, disparaître sous la graisse et les bourrelets et être adict au Ricard. Et la grande brune, après avoir épousé un fonctionnaire qui lui a fait quatre enfants, être devenue cette femme sèche, aigrie et sans charme, qui parle en se tordant la bouche à force de colporter les ragots et les calomnies.

Tatave vivait dangereusement, il le savait. A l’envers de ses habitudes, il semblait vouloir faire table-rase d’un passé qui l’obsédait à moins qu’il n’agisse par masochisme.


Ou alors espérait-il, trente ans après découvrir la rose qui aurait conservé toutes ses épines et ses pétales, et qui détiendrait la clé de ses angoisses sur l’amour, la vie à deux et le vieillissement, objet de sa quête depuis le jour du divorce de ses parents.


A chacun de trouver le moyen de faire sa propre psychanalyse.

Il avait opté pour l’auto-médication, ne risquait-il pas l’overdose ?

Trouverait-il sa Colombine ?

Existait-elle, seulement ?

 

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7 octobre 2009

D'où viens-tu?

tom

7 octobre 2009

THE LORDS OF NEW CHURCH

Au début des années quatre-vingt-dix, j’ai fréquenté une jeune femme qui était scientologue.


Je l’ignorais totalement.

Je l’ai appris quand elle m’a quitté, laissant derrière elle, une note assez salée.

Je me suis rappelé alors de tous ces gens bizarres qui m’ont tourné autours durant des mois, me passant la main dans le sens du poil, me trouvant irrésistible et m’assurant de ma réussite dans le business.

C’est mon coté baba cool qui m’a sauvé, le port du costume-cravate m’irritant au plus haut point.

A l’époque, j’ai ressenti le besoin de me documenter sur cette drôle d’Eglise et sa doctrine. J’avoue que je n’ai rien compris et que j’ai vite laissé tomber.


Je ne comprenais d’ailleurs pas comment des cadres sups ou des hauts-fonctionnaires arrivaient à se faire embrigader par des gens aux théories aussi fumeuses, où se mêlaient réussite, pouvoir, argent, science-fiction, réinterprétation de la bible et développement personnel.

Vingt ans après, je me repose la question et je me demande si ces gens ne sont pas finalement arrivés à leurs fins et s’ils n’ont pas pris le pouvoir.

Nous vivons dans un monde totalitaire qui n’offre aucune échappatoire, que l’on soit jeune, vieux, étudiant, employé, cadre, chômeur ou retraité, que l’on vive en France, en Amérique, en Afrique ou en Asie.

Ce totalitarisme s’appelle la mondialisation, et la doctrine, à base de croyances économiques, est la même pour tout le monde.


A ce petit jeu, ce sont les forts, ceux qui possèdent l’argent donc le pouvoir, qui tirent les ficelles - le G20, les grandes fortunes, les banquiers, les multinationales – et nous sommes réduits au rang de fourmis qu’on écrase par nécessité ou par plaisir.


Voyez tous ces gens qu’on jette à la rue après trente ans de bons et loyaux services, ces salariés qu’on presse et qu’on pousse au suicide, ces gens qu’on a endetté pour mieux les saigner, ces victimes d’ouragan ou de tsunami dont personne n’a rien à foutre, ces africains affamés qu’on pousse à la mer, ces enfants qu’on fait travailler pour faire baisser les coûts et les salaires, ces autres enfants qui servent d’objets sexuels à des occidentaux fortunés et pervers, ces migrants qui fuient la guerre et la misère et que personne ne veut accueillir.


Des victimes collatérales du système.

S’il y a des perdants, il y a des gagnants.

Ceux-là, non seulement, ils s’arrogent tous les pouvoirs, tous les privilèges et tout l’argent, mais ils se comportent en colons et en esclavagistes en nous faisant la morale.

S’ils gagnent plusieurs millions par mois, c’est qu’ils le méritent (???)


Ah bon ! Et en faisant quoi ?

En exploitant les autres, pardi.

Quand j’étais gosse, nos parents, nos professeurs, nous enseignaient le mérite.

Mais, il était associé au travail honnête et à la vertu.

Pour la génération de mon père qui avait connu la guerre, ses atrocités et ses privations, s’il y avait quelque chose qu’on ne pouvait pas vous prendre, c’était l’honneur.

Pouf ! Démodé tout ça, complètement obsolète, ridicule même.

Mais alors, si les gens ne sont pas d’accord, ils n’ont qu’à se révolter.

Non seulement, ils acceptent la situation, mais ils votent pour ceux qui animent et protègent ce système. On est en démocratie, n’oubliez pas.

siilexistait

C’est justement pour ça que je prétends que les scientologues sont au pouvoir.

Vous croyez être des citoyens, vous êtes des adeptes victimes de manœuvres d’endoctrinement et de décervellement.

Comme dans une secte, on vous fait accepter votre misérable condition, en vous faisant croire que « la famille » vous protège des innombrables dangers du monde extérieur.

On créée artificiellement la paranoïa en vous convaincant que si vous désertez, vous serez agressés par toutes sortes de prédateurs qui veulent votre peau – les islamistes, les émigrés, le virus de la grippe, pour citer les plus en vogue.

On vous rappelle sans cesse que chez nous, on est bien au chaud, ce n’est pas comme chez ces sauvages incultes vivant dans des pays au nom barbare qui se font massacrer, qui meurent de faim ou qui se font emporter par des raz-de-marée, des ouragans ou des tremblements de terre.

Ils n’avaient qu’à faire ce qu’on leur avait dit et devenir civilisés après tout.

Dieu reconnaît les siens.

Tiens, Dieu, justement.

Il faut en parler de celui-là.

Vous connaissez une Eglise sans Dieu, vous ?

Donc Dieu est avec nous. La preuve ?


Nous portons les valeurs humaines, sociales, démocratiques, civilisées.

Les autres vivent dans l’ignorance, l’obscurantisme, la barbarie.

Dieu est mécontent et il le fait savoir.

Les signes de sa colère – les catastrophes naturelles- nous touchent-elles ?

Les Caraïbes ? Des marxistes castristes athées.La New Orléans? Des nègres vaudous.

Et puis Dieu nous a envoyé un signe.

Le 11 septembre 2001.


Il nous a désigné Satan et nous a enjoint d’aller le chasser et le débusquer au milieu des champs de pétrole irakiens et dans les montagnes d’Afghanistan.

Si la foi et la vérité sont de notre coté, le tour est joué, c’est nous que Dieu a choisi parce que notre système le satisfait et que nous méritons ses bonnes grâces.

Et parce que nos dirigeants, nos banquiers et nos chefs d’entreprise sont les meilleurs.

Dieu aime l’argent, Dieu aime la célébrité, Dieu aime la réussite, Dieu aime le pouvoir.

Putain ! On tombe en plein dans la doctrine des scientologues.


Alors, d’après vous, ont-ils pris le pouvoir ?

3 octobre 2009

La devinette de week end

Qui est-ce??


qui_est_ce

2 octobre 2009

Apocalypse Now

Note à l'attention des lecteurs :


"Tatave" est le plus souvent un joyeux drille qui nous fait savourer ses péripéties du quotidien. Et c'est bien là l'objet principal de ce blog.


Mais il arrive aux contributeurs de ce blog de penser librement, ce qui donne parfois des textes plus vindicatifs. On peut être ou ne pas être d'accord, mais le mérite est de pouvoir s'exprimer librement et sans auto censure qui arrange bien. Alors comme un coup de gueule ne fait pas de mal de temps en temps, voilà le dernier né de ce blog!



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Les réactions des invités de l’émission de Guillaume Durand, interrogés sur le 11 septembre, m’ont fait réagir à chaud l’autre jour.

Après quelques discussions sur le sujet et une bonne nuit de sommeil, le malaise s’épaissit.

Qu’est-ce que le 11 septembre ?

Un simple attentat ?

Une émotion suscitée par les avions qui se crashent sur les tours ?

La réalité qui rejoint les films catastrophes-fiction tournés par les américains ?


Vous n’y êtes pas.


Ce n’est rien moins que l’acte fondateur d’un monde nouveau, qui redistribue la donne politique, économique, sociale, culturelle et religieuse.

Depuis le 11 septembre, on sait précisément qui sont les bons, qui sont les méchants.

L’axe du mal nous a été révélé.

Ce sont les arabes….euh, les musulmans….enfin, les islamistes…. les terroristes, Ben Laden, Saddam, le Cheikh Omar….

Bon, de toutes façon, on y comprend rien, entre les Chiites, les Sunnites, tout ce qu’on sait, c’est qu’ils veulent la peau de nos démocraties occidentales et détruire Israël.


Aux armes, citoyens !

La patrie est en danger !

La dixième croisade est lancée, on va délivrer le tombeau du Christ à Jérusalem !

Ah non ? C’est en territoire occupé ?

On est copains avec les israéliens ?

Quoi, la shoah ? Quel est le rapport ?


Bon, je sais que le simple fait d’écrire ces trois lignes avec un point d’interrogation, c’est un coup à se faire traiter d’antisémite.

Je vis dangereusement.

Continuons.


Souvenez-vous de Bush qui s’en remet à Dieu et qui déclenche une guerre contre Saddam, accusé de fabriquer des armes de destructions massives.

A mort l’infidèle, l’évangélisation est en marche.

Depuis, vous les croisez tous les jours, ces mecs deux par deux, en chemise blanche et cravate, qui veulent vous refiler la bible.


Et ces cathos intégristes qui portent une croix où il est écrit que Dieu est Amour.

Pourquoi pas une potence ou une guillotine ?

Trop républicain, comme symbole.

Et oui, nous sommes rentrés dans l’Ere de l’Apocalypse.

Le combat final contre Satan est commencé.

Référez vous aux écrits délirants que Saint Jean a écrits sous LSD.

Alors, remettre en cause la thèse officielle des attentats du 11 septembre, n’y pensez même pas, c’est un sacrilège.

Ça tient du mystère, c’est normal, c’est la touche divine, c’est le signe que Dieu a envoyé aux croyants.


Parce que Dieu, quand il se manifeste, il n’envoie pas un faire-part ou un bouquet de roses, il te met une droite en pleine poire. Quand le lundi, il se lève du pied gauche, il est d’humeur massacrante toute la semaine, et comme il a les moyens, il te balance des tremblements de terre, des typhons, des tsunamis, et il te raye de la carte quelques dizaine de milliers de va-nu-pieds même pas capables de contribuer au PIB et qui méritent bien ce qui leur arrive.


Il est comme ça Dieu.

C’est lui, l’inventeur de la prime au mérite.

Le 11 septembre, c’est le mystère de la foi.

On vous a déjà dit que Marie était vierge et que Jésus-Christ était ressuscité.

Vous l’avez cru, la preuve, vous allez manger son corps et boire son sang tous les dimanches, bande de vampires !

Bon, alors, le 11 septembre, c’est pareil, circulez, il n’y a rien à voir.

Même si les lois de la physique sont remises en cause, si c’est Dieu qui tire les ficelles, ne cherchez pas des explications rationnelles.

Tous ceux qui diront le contraire, sont des hérétiques et doivent être excommuniés et chatiés.

Il faut rétablir les tribunaux de l’Inquisition.

Rappeler Torquemada.

Qu’on élève des buchers !

Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens !


Une ère nouvelle est née.


Un ère où vous êtes absout après avoir violé une fillette de treize ans, si vous êtes un génie rescapé du ghetto de Varsovie, où vous pouvez non seulement, être impunément pédophile si vous avez vendu plusieurs millions de disques, mais où on vous canonise le jour de votre mort (j’en vois déjà qui prient Saint Michael Jackson).

Bien sur, à la condition que vous ne remettiez pas en cause la version officielle des attentats du 11 septembre.

Le nouveau testament du troisième millénaire.

Ah si Michel Fourniret avait été chanteur !

Il aurait été défendu par le chanoine Frédéric Mitterrand.

Ouvrez les yeux, on assiste à la naissance d’une nouvelle Eglise.

Dont le siège n’est plus au Vatican, mais à Wall Street.

Dont les cardinaux se réunissent en un concile qui s’appelle le G20.

Dont les évêques, drapés dans leurs golden parachute, touchent des stocks options et des retraites- chapeau.

Dont les curés animent des émissions de télé, le soir sur TF1 ou la 2.

On est bien barré, tiens, avec ces nouveaux religieux !


Leur morale pue la merde.

Vivement la fin du monde !

 

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1 octobre 2009

Le goût du scandale

Pour une fois que je reste tranquille à la maison pour déguster l’omelette aux girolles (ail, persil, pommes de terre cuites à la graisse d’oie) que m’a préparée ma douce, il faut que je tombe sur une émission affligeante à la télé.

Ça s’appelle « l’objet du scandale », c’est le mercredi à 22h30 sur la 2 et c’est présenté par Guillaume Durand.

Ce n’est ni une émission culturelle, ni une émission politique, ni une émission de variété, mais une émission qui prétend faire l’opinion, une élucubration médiatique du troisième type produit par un cerveau sarkozyste.

En gros, on prend un sujet d’actualité ou une controverse, et l’on vous dit ce qu’il faut (bien) en penser pour ne pas finir sur les fichiers des RG.

Pour ça, pas besoin d’argumentation, d’analyse ou de preuve, on invite quelques pseudo-spécialistes ou experts sur le plateau, un candide qui est le seul contradicteur et qui se fait fustiger chaque fois qu’il ouvre la bouche sous l’œil bienveillant de Guillaume Durant, le Monsieur Déloyal de la soirée, seul détenteur du savoir, du bon goût et de la vérité.

Prenons le cas de l’émission d’hier soir.

Trois sujets au programme.

- la nudité dans la publicité

- la théorie du complot sur les attentats du 11 septembre

- l’affaire Polanski

Passons sur le premier sujet, racoleur, qui part des photos seins nus d’une dizaine de stars parues dans Marie Claire, dans le cadre d’une campagne de dépistage du cancer du sein.

Du cul et du voyeurisme au profit d’une action humanitaire, c’est bien, c’est moral, ce n’est pas comme les pubs de cet infâme Benetton, d’ailleurs les photos ne sont pas retouchées par Photoshop, il n’y a aucune mise en scène et ce qui frappe le lecteur, c’est le regard déterminée des femmes admirables qui posent devant la photographe.

Bon, moi, je vais vous dire, des photos crasseuses, en noir et blanc, de nanas qui exhibent des seins qui tombent sur des corps anorexiques, ça fait plus penser aux photos des rescapés d’Auschwitz qu’aux playmates de Playboy.

C’est le but, on parle de maladie, il n’y a aucun érotisme là-dedans.

Mais l’occasion est trop belle pour poser des questions égrillardes aux deux représentantes de la cause féminine présentes ce soir-là, et de demander aux machos de service pour quelle cause, ils oseraient montrer leur teub.

Rassurez-vous, ces messieurs sont pudiques, si ça doit se faire, ils garderont leur cravate.

Le deuxième sujet –les attentats du 11 septembre- relevait plus nettement du règlement de compte et servait à appuyer la thèse officielle.

Guillaume Durand avait dû recevoir une lettre de cachet de l’Elysée et il était en mission commando.

Quel était l’enjeu ?

Vous savez comme moi, que la thèse du rapport officiel délivrée par le gouvernement américain, est violement controversée.

Un américain sur deux n’y croit pas et de nombreux experts et scientifiques, et non des moindres puisqu’on compte plusieurs Prix Nobel, démontrent, preuves à l’appui, les zones d’ombre de l’affaire.

En gros, l’idée qui se répand de plus en plus, huit ans après les faits, c’est qu’il y a eu au minimum des complicités dans l’appareil d’Etat américain pour qu’un tel évènement puisse exister, et que le 11 septembre a servi les intérêts de la secte bushiste pour intervenir au Moyen-Orient et mettre la main sur les puits de pétrole.

Faut-il avoir l’esprit mal tourné pour suggérer des hypothèses pareilles, alors que l’on vit dans un monde sain, harmonieux et ô combien vertueux.

Si vous voulez en savoir plus, faites un tour sur le Net et visionnez « Zeitgeist » par exemple, qui est un documentaire extrêmement instructif.

Récemment, deux people ont relayé ces doutes : Bigard et Matthieu Kassovitz.

Je pense que Bigard est un gros con qui lèche les couilles du Pape, mais sur ce coup-là, je me range de son coté. Dans un monde démocratique, le citoyen a le droit de douter de la parole officielle, surtout quand celle-ci est verrouillée et qu’elle ne tient pas la route.

Et bien non.

En tout cas, pas chez Guillaume Durand, érigé en procureur, qui n’a invité que des témoins à charge pour démolir les coupables, absents du plateau, taxés au fur et à mesure de l’émission de crétins, conspirationistes, complices du terrorismes, négationnistes et au final, on le sentait venir, d’antisémites.

Waouh !.....

Durand avait fait venir trois « spécialistes » autoproclamés experts, incapables de sortir un argument solide pour contrer les arguments « conspirationistes » et qui se sont perdus dans des vindictes d’une violence inouïe contre Bigard, cité plus souvent que Ben Laden.

L’agrégé de l’école des Mines, aux petites lunettes rondes à

la Himmler

et la coupe en brosse militaire, nous a même servi des inepties que j’ai pris le plaisir de noter.

1) (au sujet de l’armature métallique des tours qui s’effondre sur elle-même) : « au dessus de 80°, l’acier perd 90% de ses capacités ».

Donc, mettez un morceau d’acier dans un four à micro-onde qui chauffe à 220° et vous le verrez fondre.

2) (au sujet des explosions simultanées à plusieurs étages de la tour visibles sur les films) : « C’est l’effet de l’air comprimé qui a fait voler des vitres qui devaient être fissurées ».

Pensez toujours à garder une fenêtre entre-ouverte quand vous mettez la clim, des fois que ça pète.

3) (au sujet de l’avion de

60 mètres

d’envergure qui fait un trou de cinq mètres dans le pentagone, dont on ne trouve aucune trace et qui a échappé aux caméras de télésurveillance) : « Il s’est désagrégé sous l’effet de l’explosion du kérosène et les caméras n’enregistraient qu’une image par seconde ».

C’est pour ça que dans la minute suivante, il nous dit qu’on a trouvé les traces de l’ADN du pilote, que contrairement aux tours, le Pentagone n’a pas brulé, et puis, il faudrait penser à racheter des caméras plus performantes quand même….

Bon, ça sentait la panique sur le plateau, et Philippe Geluck, le candide d’un soir qui fronçait les sourcils devant les explications nébuleuses des convives, s’est vite fait remettre à sa place par un Guillaume Durand, soudain pressé de passer au dernier sujet de la soirée.

Alors, sachez que si vous êtes riche, célèbre, que vous êtes un artiste renommé, vous pouvez violer des fillettes de treize ans.

Non seulement, les artistes réuniront un comité de soutien mais en plus des Ministres interviendront en votre faveur.

Surtout, si vous êtes juif polonais et que vous avez connu

la Shoah.

Le mot de la fin revient au zozo qui a enquêtée sur la jeune fille violée.

Elle a eu son premier rapport sexuel à huit ans, elle ne fumait déjà plus de shit à douze ans laissant ça aux vieux et préférait le speed….

Vous voyez ce que je veux dire ….

Nauséabond !

Pour plus d'information, armez vous de patience et regardez la vidéo qui est évoquée ci-dessus ici.

1 octobre 2009

Fini la proscrination!

Bien le bonjour à vous, courageux lecteurs qui persistent à venir sur ce blog. Votre patience est désormais récompensée! Place à l'action!

D'ici Noël, vous aurez même une aventure de Tatave adaptée en vidéo, si c'est dire qu'on se bouge le cul!

Mais pour fêter la rentrée, voilà un nouveau texte pondu par Onc'Jo qui ne manquera pas de vous interloquer!!

Les Potes à Tatave

14 août 2009

Miss Blabla au pays de Tatave


Je devais partir sur Paris pour un mois, et habiter chez une amie…Mais les choses ne se passent pas toujours comme on l’aimerait, celle-ci me plante à la dernière minute. Je me retrouve donc au comptoir des potes à Tatave à Toulouse, dépitée, quelques jours avant mon départ. Vais-je devoir dormir sous un pont ???

C’est à ce moment là qu’Onc Jo prend les choses en main :

« Pas de problème, Petite, tu vas aller chez Tatave… »

 Onc Jo sort alors son téléphone, l’arme fatale, et appelle Tatave, le vrai, le seul, l’unique…

Mais qui est Tatave ? Un monstre sanguinaire qui va fondre sur moi dès que je serai dans son antre ???

Un dépravé de vampire ? Un peu inquiète, les amis de Tatave me rassurent…

« Non, non, tout se passera bien… ». Tatave n’en a rien à foutre de ma vertu… Tant que je ne suis pas conne… Ah bon ça me rassure…

 

Les premiers jours, je suis logée chez une amie… Mais, je décide de rencontrer enfin le « loup blanc »…Histoire de faire connaissance avant que l’on ne devienne « colocataire ».

J’ai donc rendez-vous un soir chez Tatave pour l’apéro. Avec beaucoup d’appréhension et armée de mon plan parisien (indispensable dans la savane parisienne! Mais c’est un autre histoire…), je me retrouve devant chez Tatave… Une bonne grosse inspiration et je sonne… Peut-être qu’on ne va rien avoir à se dire, peut-être que ça le fait chier que je squatte chez lui, peut-être que ça va mal se passer, après tout on ne se connaît que par potes interposés !

 

Quand la porte s’ouvre, toutes ces appréhensions disparaissent : en fond de la musique à tue tête  et Tatave apparaît derrière la porte, dans toute sa splendeur : vêtue de manière décontractée, un peu speed, le regard pétillant et le bouc alerte, celui-ci m’invite à rentrer dans son salon. L’atmosphère est d’emblée détendue : en l’espace d’une seconde, je me retrouve assise confortablement dans un fauteuil, un verre de Kir à la main. Nous rentrons dans une discussion animée sur tout et rien…Celui-ci s’avère aussi gêné que moi : après tout, il ne me connaît pas non plus… Je pouvais être une chieuse de fille, une emmerdeuse un peu bourgeoise… En fait, nous avions tous les deux des a priori sur l’autre, selon notre évaluation de ce que pourrait être « l’enfer ».

Le premier contact se passe très bien. Ce Tatave est un gentleman !

 

Rassurée, je débarque chez lui une semaine après, avec toutes mes affaires. Il faut dire qu’en bonne fille j’étais arrivée avec une valise plus grosse que moi, au cas où…Résultat je n’ai pas mis la moitié des trucs que j’ai apportés, comme d’hab’ !

Il m’avait préparée son canapé-lit ainsi qu’un petit espace pour que je puisse laisser mes affaires, et me laisse même une clé de chez lui. Tatave a tout fait pour que je me sente à l’aise. Nous les provinciaux on a un peu de stéréotypes sur les parisiens : des gens froids et individualistes, qui ne savent pas s’amuser. Ces stéréotypes ont volé en éclats ! Et cette impression se confirmera pendant les deux semaines que je passe chez lui. De bons gueuletons bien arrosés en boissons, en discussions et en musique.

Le  Tatave est sur dynamité, et décide de refaire ma pauvre culture musicale, qui en a bien besoin, je dois l’avouer.

Et, là je ne me suis plus du tout sentie dépaysée. Car, l’une des caractéristiques des potes à Tatave c’est bien la musique. Vous allez chez n’importe lequel d’entre eux, et c’est toujours la même chose qui se passe : il vous passe de manière frénétique une série de cd, de vinyles ou autres : « Tu ne connais pas ça…Attends… » Et ça se lance dans une série de débuts de morceaux qui s’enchaînent les uns avec les autres. Il faut avoir l’esprit vif pour tenter de retenir ne serait-ce qu’un seul nom ou morceau…Enfin, pour une profane comme moi. Affalée dans son canapé, sirotant un verre de pastaga ou de vin, j’écoute ce mix de bons vieux morceaux de rock, inconnus au bataillon pour moi. Eh oui ! Tatave possède une cave à musique, très hétéroclite. Une amie à vous organise une soirée Bollywood et a besoin de musique ? Pas de problème, Tatave va vous sortir de derrière les fagots un p’tit cd de musique indienne !

 

Et puis Tatave prend les choses en mains ! Il s’agit d’éduquer un peu cette petite provinciale aux joies de la capitale, et comme guide je ne pouvais pas mieux tomber ! Cela commence un dimanche matin, après un samedi soir qui s’est fini au bout de la nuit… A 10h du matin Tatave déboule dans son salon où Morphée m’a accueillie et me tire du lit pour savoir si par hasard je n’aurai pas la subite envie au réveil de me taper un petit jogging ??? La bouche pâteuse et le regard vide, je me sens d’un coup bien vieille…Mais il prend quoi le Tatave pour avoir une telle pêche ! Comment fait-il pour enchaîner fête, sport, de manière aussi guillerette ??? Quel est le secret de Tatave ???!

Tatave est un baroudeur fêtard sportif (parce qu’il faut prendre soin de soi !) : il m’apprend qu’il va partir un mois au pays du Soleil Levant avec une bande de joyeux lurons du même acabit que lui pour faire du jogging et du vélo tout en faisant la fête… C’est ça

la Tatave

attitude !

 

Je ne pourrai hélas pas tout raconter de mon périple au pays de Tatave tant il y aurait à dire… Et puis, j’ai promis de garder certaines choses pour moi…Eh oui, c’est comme ça que naissent des mythes !

 

Miss Blabla

NdPT (Note du Pote à Tatave) : Merci à Miss Blabla pour cette contribution! Pour info, Miss Blabla squatte sur Myspace ici.

8 août 2009

DEMASIADO CORAZON

Tatave posa « le chat bleu » sur la platine.

Le vieux microsillon se mit d’abord à gratter avant que ne jaillisse la voix chaude de Willie Deville.

Tatave cultivait la nostalgie.

L’année avait été dure pour les rockers.

Pas seulement pour les stars comme Michael Jackson, mais pour les vrais, les purs, les rebelles : Ron Ashton, Lux Interior, Sky Saxon et Bashung, pour qui Tatave avait une haute estime.

Le rock chaud, tendu, sensuel qui sortait des enceintes faisait remonter ses souvenirs.

Il se voyait monter quatre à quatre l’escalier pour rejoindre son petit studio au sixième étage, sous les toits.

Il y avait vécu quelques années.

Il y faisait chaud durant l’été, froid durant l’hiver, mais c’était le bon temps.

Il avait vraiment découvert Willie Deville en allant voir Cruising, un thriller en noir et blanc où Al Pacino enquêtait dans le milieu homosexuel newyorkais hardcore pour débusquer un tueur en série.

Ce film dégageait un climat dangereux, malsain.

Willie Deville en avait écrit la bande son et ses chansons collaient parfaitement à l’ambiance stressante et moite du film.

Tatave était tombé amoureux de cette musique qui renvoyait les images de la nuit, du bitume mouillé, de la mort qui rode à chaque carrefour. En fermant les yeux, il voyait les dealers planqués au fond d’impasses, les macs portoricains et les homos moustachus en train de se faire suriner derrière le local des poubelles.

Il se rappelait qu’à ses débuts, Willie Deville, connu alors sous le nom de son groupe, Mink Deville, avait été comparé à Lou Reed.

Pour ses dons de chroniqueurs de la nuit newyorkaise, pour sa fascination pour les bas-fonds.


Il aurait pu en rester là et vivre de ses acquis.

Mais notre homme n’était pas un intellectuel ayant fréquenté la factory d’Andy Wharol, c’était un vrai rocker, un rebelle.

Il était doté d’une voix grave, puissante et sensuelle à la fois, comme seuls les américains sont capables d’avoir.

La voix de Stallone, d’Elvis, de Springteen, de Bob Seger, une voix de crooner capable de dominer le background d’un groupe au son ample et cuivré, une voix de bluesman à vous faire chialer sur votre demi de bière, une voix de lover qui vous assurait la victoire par KO quand vous enlaciez votre petite amie sur le canapé à cinq heures du matin.

Mais ce mec avait trop de sang mêlé pour devenir le chantre de l’Amérique profonde, il était fait pour le métissage culturel.

La musique du groupe, urbaine, newyorkaise a vite été enrichie par ses influences deep-south, sa fascination pour la New-Orleans et sa passion pour les rythmes hispaniques, portoricains et mexicains.

Et puis son attirance pour la France, pour Paris en particulier, le Paris de Cocteau, Prévert et Piaf.

Il a même été enregistré « le chat bleu » avec Charles Dumont, un compagnon de la môme.Un bide aux Etats-Unis, un gros succès d’estime, ici.


Tatave songea soudain qu’il avait encore mieux que le vieux vinyle.

Il fouilla sa pile de CD et en extirpa le live enregistré à l’Olympia en 1993.

Dès les premières notes, l’homme chantait le rhythm’n’blues avec la voix d’Otis, il était au sommet de son art, tout chez lui respirait la classe.

Il vous transportait au soleil avec ses musiciens mariachi, vous faisait danser la salsa avec « Demasiado corazon », vous faisait boire de la téquila sur « Spanish troll », vous fendait le cœur avec « Stand by me » et vous laissait sur le carreau avec sa reprise hallucinante de « Hey Joe », son seul vrai grand succès international.

Tatave semblait hypnotisé par les photos de la jaquette.

Comment parler de Willie Deville sans décrire le physique et le look du personnage.

Ses cheveux frisés portés longs dans le cou avec une banane sur le devant, sa petite moustache fine et ses boucles d’oreilles faisaient immédiatement penser à un corsaire.

Il avait tout de Errol Flinn, cet homme-là, il aurait pu jouer D’Artagnan, Lagardère, Fracasse ou Zorro.

Des justiciers, des mousquetaires, des hommes d’honneur.

Willie alliait la gouaille de la rue, l’insolence du rebelle, la virilité sensuelle d’un Elvis jeune d’un Brando ou d’un James Dean, à une allure d’aristo décadent.

Sur scène, il portait des chemises à jabots et dentelles sur des zoot-suits ou des costumes de satin rouge.

Il aurait pu être ridicule, ressembler à un marquis pomponné de l’ancien régime, mais il était Willie Deville et ça se voyait.

Surtout, ça s’entendait.

Jamais personne n’a atteint la qualité de ce mélange, il était l’osmose parfaite entre la vulgarité d’un gosse des rues cabochard et la distinction empreinte de noblesse d’un prince de sang sachant défendre l’honneur de la Reine à la pointe de l’épée.

Tatave se dit qu’il avait toujours rêvé d’être cet homme-là.

Il avait hérité du regard franc de son père qui lui avait aussi transmis le sens de l’honneur et de la parole donnée.

Il n’avait jamais renié ses racines populaires, conservé ses amis d’enfance et il aimait toujours autant aller se cuiter avec des métallos et des déménageurs dans les bars de banlieue.

Il aimait aussi voyager, connaître d’autres cultures, connaître les gens surtout.

Mais il lui enviait ce qu’il n’avait pas et n’aurait jamais, ce petit quelque chose d’inné et de démodé que possède l’aristocratie, ce flegme, ce détachement et ce cynisme qui te rendent à la fois convivial et distant.

Willie Deville faisait partie des rares survivants d’une époque révolue.

Une époque où l’art et la poésie supplantaient encore l’économie, la bourse et la télé.

Une époque où l’on portait la rapière plutôt que l’I-pod ou le téléphone portable.

Mais, il était aussi plus que quiconque, l’homme d’aujourd’hui, vif, affuté.

C’était surtout un grand rocker, portant en lui le message du rock n’roll séminal, fier, hautain, arrogant.

Ce mec avait la grande classe, qu’on se le dise.

 

chat_bleu_blog

Tatave trouva un kleenex et sécha les larmes qui coulaient sur ses joues.

Pas de tristesse, oh non, mais de rage.

Il se dit qu’il était de son devoir de faire un ultime adieu à son pote Willie.

Il prit son chapeau, vérifia qu’il avait bien sa carte bleue, referma bien la porte et se retrouva sur le trottoir parisien.

Direction Pigalle pour se prendre une cuite mémorable.

12 juillet 2009

MJ...C????

MJ077

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