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Les Potes à Tatave
Les Potes à Tatave
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20 mai 2009

On connaît la chanson

Tatave m’envoie un SMS pour m’informer qu’à la fin du mois, il va voir Agnès Jaoui en concert dans un gymnase à Pantin.

 

Très franchement, je me sens coupable car je n’ai jamais souhaité qu’on en arrive là.

 

Tout à commencé il y a un an, un jour où Tatave était en séminaire de re-motivation à Toulouse. Dans ce cas là, il m’appelle pour que je lui établisse un certificat d’hébergement afin qu’il obtienne son visa.

 

Pour me remercier, il est d’usage qu’il rapporte quelques produits typiques de son pays, et il ne manque jamais l’occasion de me faire découvrir de nouveaux groupes folkloriques.

 

Cette fois-là, allez savoir pourquoi, un CD de chansons espagnoles interprétées par Agnès Jaoui, s’était glissé dans le lot.

 

Agnès Jaoui, l’égérie des bobos du nord-est de Paris, la passionaria des profs de lycée, la Mreille Dumas du cinéma français.

 

Tatave m’aurait dit la vérité, qu’il avait pris un abonnement à France Loisir dont il n’arrivait pas à se débarrasser, que le contrat stipule que s’il ne passe pas lui-même commande chaque fin de mois, on lui expédie au hasard un disque choisi parmi les invendus et qu’on lui facture au prix fort plus les frais de ports, j’aurai compris.

 

Au lieu de ça, Môssieur a fait le fier, le genre « j’assume », me certifiant même que ce disque avait trouvé une place de choix sur son étagère entre Jane Birkin et Clara Bruni.

 

Pour les disques à foufoune, mon Tatave, il a du flair.

 

Tout petit déjà, il est le premier à m’avoir fait écouter Maria de Rossi, alors vous imaginez aujourd’hui, il connaît les disques d’Ariane Dombasle par cœur.

 

Certes il a eu sa période de grippe hispanique il y a quelques années, mais à l’époque, il fréquentait.

 

C’est l’époque où il a vu tous les films d’Almodovar et où il a pris des cours de salsa.

 

Mais depuis que tout va bien, il est revenu à ses premières amours, entre Nashville et Belleville et n’écoute qu’Eddy Mitchell, Paul Personne, Emmylou Harris et John Forgetty.

 

The american touch.

 

Il se la joue cowboy d’Aubervilliers, ne quitte plus son grand chapeau et marche jambes écartées, comme John Wayne dans le fils du désert et la charge héroïque.

 

Alors voilà, moi, j’ai balancé.

 

J’ai raconté à tout le monde que Tatave avait un piège à fille, qu’il attirait des jeunes femmes de quarante-cinq ans naïves dans sa garçonnière et qu’il baissait la lumière en passant le disque d’Agnès Jaoui pour se faire passer pour Antonio Banderas.

 

Je pensais le calmer et qu’il choperait l’archouma auprès des clientes du Djudjura.

 

Pensez-vous !

 

Il n’avait jamais osé faire écouter son CD à une autre personne que moi.

 

Du coup, les meufs, elles se sont divisées en deux camps.

 

Il y a celles qui se sont dit : « Il m’a fait venir chez lui, il a essayé de me sauter, mais il ne m’a même pas passé Agnès Jaoui. S’il me réinvite et qu’il passe le disque, je dis oui ! »

 

Et puis les autres qui ont pensé : « Il m’a fait venir chez lui, il n’a même pas essayé de me sauter puisqu’il ne m’a pas passé Agnès Jaoui. S’il me réinvite et qu’il passe le disque, ça roule, ma poule, tu finis dans sa casserole ! »

 

Je lui ai ouvert un boulevard au Tatave.

 

Depuis qu’il passe systématiquement Agnès Jaoui à toutes les gonzesses qui franchissent la porte, il baise à couille rabattue, le Tatave.

 

Dans le quartier, on le surnomme le lapin ou Roger Rapeau, c’est selon.

 

Un véritable aphrodisiaque, ce CD, d’ailleurs, il en a déjà usé deux et il a du aller faire le forcing auprès des vendeurs de le FNAC pour en recommander cinq d’un coup en prévision de ceux qu’il est sur de se faire voler.

 

Un joujou pareil, ça fait des envieux, surtout que les nanas maintenant c’est psychologique, dès qu’elles entendent les premières notes, elles deviennent folles.

 

Elles se déshabillent, pendent leur petite culotte et leur soutien-gorge au porte-manteau, se coiffent du stetson de leur hôte et se mettent à jouir à la fin du premier couplet.

 

Là dernière fois où je l’ai vu, il avait des valises sous les yeux, le Tatave.

 

Maintenant qu’est ce que j’apprends ?

 

Il y aurait une meuf plus futée que les autres qui veut l’emmener au concert à Pantin.

 

Fais gaffe à la mante religieuse, Tatave !

 

Ne t’aventure sous aucun prétexte du coté des vestiaires des filles, tu pourrais bien finir comme Marielle et Rochefort dans Calmos.

 

Et moi, je ne veux pas être complice d’une tournante.

 

Il est encore temps de renoncer, Tatave.

 

Je t’en supplie, dis non, prends le premier train en partance pour Toulouse et viens te cacher à la maison.

 

Tu sais que chez moi, tu ne risques rien, je n’ai aucun disque d’Agnès Jaoui.

 

 

 

 

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